L'Académie des Sciences confirme son engagement pour une science ouverte et vertueuse

Dans un avis publié le 27 janvier 2022, l’Académie des sciences, signataire de la déclaration de San Francisco, désignée maintenant sous l’acronyme DORA, réaffirme son soutien aux initiatives nationales et internationales qui œuvrent pour une science ouverte, éthique et transparente.

Dans un avis publié le 27 janvier 2022, l’Académie des sciences, signataire de la déclaration de San Francisco, désignée maintenant sous l’acronyme DORA, réaffirme son soutien aux initiatives nationales et internationales qui œuvrent pour une science ouverte, éthique et transparente. En prélude aux Journées européennes de la science ouverte (OSEC) qui se tiendront les 4 et 5 février 2022 dans le cadre de la présidence française de l’union européenne et dont elle est co-organisatrice, et à l’occasion du déploiement du deuxième plan national pour la science ouverte, l’Académie des sciences entend promouvoir l’indispensable transition vers une ouverture plus large de la science et des données qui l’accompagnent. Elle dresse ainsi un état des lieux de l’édition scientifique et établit une série de recommandations visant à encourager et mettre en pratique les principes de la science ouverte.

La science ouverte ambitionne de rendre « accessibles autant que possible et fermés autant que nécessaire » les produits et résultats de la recherche, issus en majorité des fonds publics afin de démocratiser les savoirs et de partager au plus grand nombre les avancées de la science. Cette volonté est rendue possible par les progrès du numérique.

Pourtant, des obstacles freinent l’évolution de ce mouvement vertueux. Avec seulement 41,8% de taux d’ouverture des publications, la France accuse un retard important en la matière. Ce retard s’explique par les coûts de diffusion très élevés du savoir scientifique et la préférence donnée à certaines revues fermées jugées très prestigieuses pour la valorisation des carrières et des travaux de chercheurs. Pour combler ce retard, l’Académie insiste sur la nécessaire évolution des pratiques de publication et des modes d’évaluation de la recherche.

Elle préconise notamment d’améliorer le système de publication des produits de la recherche et de favoriser la « biblio-diversité ». À ce titre, Les Comptes Rendus de l’Académie des sciences, publication historique de l’Académie des sciences est, par exemple, accessible en ligne selon la formule du « libre accès diamant » qui rend disponibles en permanence tous les articles dans le monde entier, sans aucune charge financière, ni pour les lecteurs ni pour les auteurs. L’Académie des sciences reconnait que la visibilité des résulats d’une recherche validée sur des serveurs institutionnels doit être prise en compte équitablement par les comités d’évaluation.
L’Académie des sciences appelle à la vigilance concernant le partage des données biologiques sensibles, afin que celles-ci soient déposées dans des bases de données ouvertes.

L’Académie des sciences recommande à nouveau, comme elle a pu le faire dans le passé, de faire évoluer les critères de toute évaluation, bien souvent restreints aux seuls aspects bibliométriques et s’appuyant de manière systématique sur des indicateurs de publication. S’il fallait le rappeler, la recherche doit être évaluée sur sa valeur intrinsèque plutôt qu’en fonction de la revue où elle est publiée.
Enfin, l’Académie des sciences encourage à la sensibilisation du plus grand nombre des chercheurs à l’avantage et aux modalités de la science ouverte et de l’évaluation dès les études doctorales. Former les étudiants à l’évaluation et à l’intégrité scientifique et plus particulièrement encourager l’introduction de modules d’enseignement sur ces sujets dans toutes les écoles doctorales est primordial.

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