La popularisation du numérique s’est accompagnée d’une image idyllique de ses bienfaits dans tous les domaines. C’est effectivement partiellement le cas, mais depuis ses débuts industriels l’informatique s’est développée sur la base de l'exploitation lucrative des données, notamment à des fins prédictives, tandis que nous succombions aux chants des sirènes algorithmiques. Cette informatique, qui devint celle des géants du numérique, a orienté les usages afin d’augmenter notre production de données, quitte à nous pister jusque dans notre vie privée. Bien que perçu comme l’unique voie de développement du numérique, ce capitalisme de surveillance n’est cependant pas une fatalité. Si les états commencent à se saisir du problème il n’y pas de doute que le changement peut également venir de nos usages du numérique. A l’instar de ce que propose Framasoft depuis plus de vingt ans, il est possible de créer les conditions d’une réappropriation de l’espace numérique en préservant les libertés de chacun et en favorisant des valeurs collectives et solidaires.
Intervenant :
Christophe Masutti est historien des sciences et des techniques et chercheur associé dans l’unité Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe (SAGE, Université de Strasbourg). Il est par ailleurs chargé des affaires européennes à la Direction de la coopération du CHU de Strasbourg et co-président de Framasoft. Ses derniers ouvrages traitent la question du logiciel libre. Dernièrement son livre « Affaires privées : Aux sources du capitalisme de surveillance » (C&F Editions, 2020) nous amène aux origines de l’informatique et de l’usage commercial des données.
Inscription gratuite et obligatoire au lien suivant.